Zolder 2004

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Coupe des Alpes 2007 Version imprimable Suggérer par mail
Écrit par Patrick Seitert   
28-12-2007
Index de l'article
Coupe des Alpes 2007
Sur la route d'Evian
1ère étape : Evian - La Clusaz
2ème Etape : La Clusaz - Evian les Bains
3ème étape : Evian Les Bains - Alpine d'Huez 
4ème étape : Alpe d'Huez
Epilogue

Sur la route d’Evian :

Un petit coup de marche arrière dans le rétro – Magique vous avez dit magique ?  – Où il est question de manière vaseuse et péremptoire du calage de l’avance à l’allumage – Rencontre avec un autre Farnaute remarquable – A propos d’étanchéité

En regardant dans mon rétro disparaître l’image de ce couple d’Alpinistes, ayant appris l’ancien métier de Daniel, je me souviens de notre longue conversation sur la longue relation entre la Gendarmerie Française et la marque Alpine, relation qui perdure et je lui ai rappelé quelques épisodes dont certains ont fait l’objet de relations sur ce forum (voir « Ma Coupe des Alpes 2006 en berlinette » et « Une panne bien sympathique »).Et exception qui je l’espère ne fait que confirmer la règle, je lui ai narré un incident qui m’a coùté 90 euros et 3 points lors de la descente dans le Massif Central. Incident  tout à fait banal de nos jours où la limitation est entrée dans les mœurs, limitation certes justifiée par les statistiques si ces dernières sont exactes, mais parfois la lutte contre l’excès de vitesse est appliquée par les forces de l’ordre de manière sinon sournoise du moins perverse.

Je suivais donc depuis quelques kilomètres un convoi composé d’un poids lourd, d’une caravane  et de quelques voitures, voie limitée à 90kmh et avec une ligne blanche continue empêchant de sortir prendre l’air. Dans une grande courbe je repère au loin une ligne droite qui passe en 3 voies dont 2 pour mon coté et je me prépare à sauter l’obstacle. Double débrayage, un coup de seconde la berlinette docile bondit et efface l’obstacle roulant qui me bouchonnait depuis quelques kilomètres, ; à la hauteur du camion l’aiguille est à 6000 tours je passe la troisième, et zut je suis déjà à 100, je me rabats et ralentis pour me retrouver à la vitesse autorisée…et quelques kilomètres plus loin à l’entrée d’une zone de parking une silhouette bleue avec la moto blanche qui va avec  me fait signe de stopper et de me garer. Je suis étonné car je n’ai pas vu de radar et je pense que c’est sans doute le bruit de l’échappement résonnant dans la montagne qui a dû intrigué ce gendarme fort sympathique au demeurant comme le démontrera la suite de nos rapports. Il va falloir jouer serré et « cool » d’autant qu’en m’extrayant de la berlinette pour me présenter j’entends dans le téléphone de la moto :-«  avez-vous stoppé l’inconscient avec sa voiture jaune ? »-«  oui Chef, il vient de s’arrêter.Terminé »Je sais que cela se présente fort mal si un Chef ne reconnaît plus une Alpine, mais enfin ce brave homme sait déjà distinguer une jaune d’une bleue !!!-« Monsieur papiers du véhicule, permis, vous rouliez à 100 pour une limitation à 70 cela veut dire une amende de 90 euros et 3 points de moins sur votre permis »- « Mais la limitation est  de 90 sur une route en rase campagne et en plus je doublai pour me dégager le plus rapidement de ce bouchon, sur une ligne droite, personne en face, alors je ne comprends pas ! Où se trouve le panneau 70 ? Et le radar ?- «  Je ne vous dirai pas où était le radar, mais il se peut que vous n’ayez pas vu le panneau 70, peut-être caché par la masse du camion, mais il n’en demeure pas moins que l’infraction est avérée »Qu’en termes galants ces choses là sont dites et comme j’ai un coté bonne poire je décide de ne pas contester et de jouer le profil bas persuadé qu’in fine la magie Alpine allait jouer. La procédure se déroule et je sens mon Gendarme de plus en plus gêné surtout quand il découvre la carte origine première main de jaune vanille 3424. Une fois l’amende réglée nous faisons causette, nous parlons voitures de sport de caractère, de motos et il me dit avoir été en service à Satory et bien connaître mon ancienne concession moto. Je lui parle du Gendarme Crevette (voir « Une panne fort sympathique » le responsable du SAV de Satory et propriétaire d’une 1300VC) qu’il a connu, il me semble gêné et j’ai le sentiment que s’il n’avait tenu qu’à lui on aurait joué notre psychodrame à l’ancienne dans la bonne humeur après quelques remontrances de style pour sauver les apparences. Mais il y avait le Chef ! D’ailleurs ce dernier arrive dans un break banalisé attrape-couillons (effectivement je ne risquai de l’avoir vu car je subodore qu’il devait stationner sur le coté au moment où je doublai le camion) et toujours aimable (style courtois frigorifique) nous apostrophe :-« Que se passe-t’il ? Le contrevenant conteste ? »Pour le mettre en situation d’embarras, je lui serre la main en me présentant et en lui affirmant :-« Pas de contestation Chef ! Procédure suivie par votre subordonné, tout est en ordre,Merci Messieurs, je reprends la route. »Je démarre sur un filet de gaz, il ne manquerait plus que le Chef soit importuné par le grondement hors norme de ma berlinette et je m’insère tranquillement dans le trafic fort léger à cette heure tardive pour glisser dans la vallée du Rhône et rejoindre le copain Georges en Avignon. 

Daniel, ancien gendarme, a beaucoup ri de cette anecdote et m’a confirmé que la nouvelle génération recevait une instruction étanche à toute forme de romantisme irrationnel comme la passion partagée avec notre marque fétiche. 

En quittant Daniel et sa femme et avant de rejoindre l’autre Daniel j’avais prévu un arrêt à La Ciotat pour passer la soirée avec Olivier mon fils caché (voir « Ma Coupe des Alpes 2006 en berlinette) et sur la route côtière je prends en stop un adolescent casque à la main.  Intrigué il hésite à monter, et une fois bien sanglé dans siège-baquet il me demande timidement :-« C’est bien une berlinette ? »Ce mot est décidément magique, même si le Chef précédemment nommé y est allergique il est rafraîchissant qu’un gamin de 16 ans soit aussi ébloui par ma voiture que Bernadette Soubirous devant la Vierge. Normalement il me dit habiter La Ciotat cela tombe bien j’y vais ; arrivé à l’entrée de la ville il m’avoue qu’il habite Ceyreste un peu plus haut dans la colline et comme dans la conversation j’ai appris qu’il avait eu un léger accident de moto, qu’il allait être en retard, que son père allait l’engueuler, je le monte à Ceyreste…pour m’entendre dire qu’en fait sa maison est tout en haut au col ; cela tombe bien je connais la route qui est une spéciale pour berlinette et en plus sans circulation au moment où nous attaquons. Je me régale, le gamin aussi qui connaissant la route me navigue en m’indiquant à l’avance les virolos. Et quand nous nous quittons j’ai droit avec les remerciements : « Mon vieux il va crever de jalousie quand je vais lui dire que je suis revenu en berlinette ! » Je redescends vers le bord de la mer en me disant que décidément à travers les différentes générations, Alpine reste et demeure magique et je me fais du mal en pensant à tous les actes manqués de Renault à l’égard de sa fille bâtarde, lui reprochant sans doute inconsciemment de l’avoir débauché en l’initiant au plaisir de la compétition. Il nous reste des regrets éternels  et aussi l’espoir un peu fou que Mr Carlos G. cogite dans la bonne direction, mais qu’il cogite donc le bougre !!!(cf. note 5).

Après une soirée passée à La Ciotat avec Olivier L. (voir « ma coupe des alpes 2006 en berlinette) lui aussi grand amoureux d’Alpine je monte dans la montagne cévenole pour récupérer l’ami Daniel qui va me co-équiper.La chaleur lourde de la vallée me permet de vérifier à travers les 2 manos eau et huile que le refroidissement du moteur fonctionne parfaitement et une fois dans la montagne c’est le pilote qui doit se rafraîchir en se précipitant dans la piscine. 

Le lendemain départ pour Evian à travers la vallée du Rhône rive droite, traversée à Valence et remontée vers Annemasse où nous passerons la nuit chez un Alpiniste rencontré comme Daniel grâce au FAR.
Pour éviter l’ennui de l’autoroute, surtout avec cette chaleur écrasante, nous remontons par la rive droite du Rhône en traversant des villages  coincés entre la montagne et le fleuve et dont les noms chantent à nos oreilles comme Pont St Esprit ( son boulanger empoisonneur), St Just, Bourg St Andéol, Rochemaure, Osons (notre devise), et Sarras (putain de !!!) où nous nous arrêtons pour déjeuner sous une terrasse à l’ombre des platanes et vue imprenable sur « jaune vanille » et discussion sur le calage de l’avance.Tout a commencé quelques kilomètres  avant la pause car comme je roule sur le couple en reprenant à 1500 tours Daniel m’a fait remarquer qu’il lui semblait entendre un léger cliquetis. Donc longue discussion à table sur les différentes méthodes de calage de l’avance, la méthode statique avec lampe témoin, la méthode dynamique avec lampe stroboscopique et la méthode dite pifométrique encore qu’il vaudrait mieux la baptiser d’auditive puisqu’il s’agit de saisir le point où on entend un soupçon de cliquetis. Toutefois entre le soupçon de cliquetis et le bruit de bouteilles vides s’entrechoquant dans une caisse il y a tout juste un poil de fondement de chameau sur le corps de l’allumeur. Au café nous tombons d’accord de retirer ce poil de fondement de chameau sous le contrôle du chef du resto…qui en nous voyant avec une berlinette a bien entendu quitté ses fourneaux pour nous raconter quand il était enfant les nuits passé dans la montagne ardéchoise à guetter les concurrents du Monte-Carlo et tout particulièrement les Alpine d’Andruet, Thérier, Darniche, Nicolas !!! Toujours la légende !!! Et je sais que je roule avec.

En tout cas en reprenant la route le moteur est mœlleux et coupleux à souhait, promis juré on ne touchera plus à l’avance. On traverse le Rhône à Saint-Vallier pour prendre une grande transversale peu fréquentée qui nous mène vers le lac de Paladru (un vieux fantasme car le nom m’intriguait) le lac d’Aiguebellette (un souvenir d’enfance avec le cab traction avant de mon oncle André à une époque où cette voiture n’était point de collection) et retrouver la civilisation et l’autoroute à partir de Chambéry, car nous avons encore de la route et nous sommes attendus à Annemasse par Stéphane, dont j’ai fait la connaissance sur le FAR (gloire éternelle à ses créateurs) et qui nous a proposé le gîte et le couvert et même un stock de pièces détachées en cas de besoin.
Il fait de plus en plus chaud, avec une chaleur lourde qui laisse présager un orage dans la soirée et profitant d’un arrêt sur une aire nous nous aspergeons complètement tout habillés pour trouver quelque fraîcheur et c’est à ce moment que nous recevons un long SMS de Stéphane qui va nous servir de road book pour atteindre son chalet dans la montagne.

Quel accueil ! Il nous attend, ayant été alerté par le bruit grave et rageur de « jaune vanille » montant de la vallée et qu’il a pu suivre virage après virage.Stéphane  nous présente « vert émeraude » une 1600SI qu’il a pisté pendant de nombreuses années avant de pouvoir l’acquérir et qui se trouve sur cale dans son garage au sous sol en très grande révision et la chambre d’amis qui sert de réserve pour un stock impressionnant de pièces détachées (en 33 ans j’en ai accumulé 10 fois moins).Dîner dehors sur la terrasse pour se raconter des histoires de voitures, (de femmes aussi…) et apprécier à sa juste mesure la longue quête du garçon pour obtenir son Graal et je lui confirme mon admiration pour tous ceux qui n’ont pas eu la chance comme moi

 
La belle 1600SI de couleur vert émeraude après sa remise en état par Stéphane et vue de la terrasse où nous avons dîné avant l’orage.

d’avoir acheté une berlinette neuve quand elle était encore en production (certes j’ai la vertu première d’avoir su la garder en l’état) et qui soit comme Daniel sont partis dans une restauration lourde et minutieuse (on peut parler de reconstruction dans ce cas) soit comme lui ont su pister un modèle rare pendant des années surmontant les échecs, les fausses joies, les coups foireux.
Et comme prévisible un furieux, soudain et violent orage nous chasse de la terrasse et le dessert va se prendre à l’abri en admirant jaune vanille dehors sous les éclairs, notre hôte navré de n’avoir un garage assez grand pour abriter cette légende.Au réveil il ne pleut plus mais le temps reste couvert et au moment de partir constatation des dégâts : « jaune vanille » a la moquette gorgée d’eau  et « vert émeraude » sur ses chandelles peut contempler le sol sous 10cm d’eau boueuse.Nous devons nous quitter après cette étape chaleureuse, Stéphane regrettant pour cause de travail de ne pouvoir nous accompagner au départ à Evian mais il nous indique un chemin à travers la montagne pour nous y rendre et éviter les embouteillages du bord du lac.


A Evian bel alignement de « légendes » dans le parc des concurrents librement ouvert au public.  

Dans le dernier col avant de basculer sur le lac Léman, il se remet à pleuvoir et les essuie-glaces sont soumis à un intense travail. J’ai toujours été surpris de cette rumeur tenace à propos de leur inefficacité car j’ai toujours trouvé que jusqu’à 140 km/h ils font le boulot fort correctement. Il faut dire que je suis assez maniaque pour cet accessoire, les axes sont graissés, les caoutchouc régulièrement changés et j’ai monté le petit accessoire d’époque qui avec la vitesse plaque bien les essuie-glaces sur le pare-brise.Toutefois je suis rattrapé depuis peu par la légende à savoir l’étanchéité aléatoire de la berlinette. Pour ma part je n’ai pas trop souffert  car pour les 1600SC et par la suite pour les SX l’usine a fait un effort particulier pour remédier à cette carence connue et qui fait d’ailleurs tout le charme de la conduite sous la pluie. Mais après l’orage de la nuit où il y a eu de grosses infiltrations car les moquettes sont gorgées, dans la descente du dernier col vers Evian je vois l’eau qui s’insinue à nouveau au bas du pare-brise de chaque coté et je rassure l’ami Daniel en lui affirmant que décidément Jaune Vanille est bien une vraie berlinette. 

Sur les instructions d’un organisateur je me gare entre 2 légendes de couleur rouge, une Ferrari 250GT Lusso de 1963 équipée du V12 de l’ingénieur Colombo (équipage Brossette-Marguerat) et une Lancia Fulvia Zagato carrosserie en aluminium (équipage Palacio père et fils). C’est toujours très sympa un équipage familial et je regrette que les hasards de la vie aient fait que mon fils soit encore trop jeune pour participer ; il se trouve aussi que nous allons souvent nous retrouver avec ces 2 sympathiques équipages. 

Quant à Daniel il a disparu et je le retrouve en extase devant la mini Cooper S de l’équipage anglais Wang-Lawrence, une véritable Cooper et en plus celle qui a gagné l’édition 1967 avec Hopkins et Crellin. L’ami Daniel est scotché comme s’il voyait un vrai morceau de la croix du Christ. 

Le soleil est enfin revenu et il est grand temps de coursifier notre voiture en y appliquant dans les règles de l’art plaques de rallye, autocollants  et sigles, puis d’aller déjeuner en faisant connaissance de quelques autres concurrents dans la grande salle du club nautique avec vue imprenable sur un lac Léman fort calme après la tempête de la nuit.


 
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