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Tout comme
vous, Jean-Paul Cottier a visité notre site. Il nous a laissé un message,
nous expliquant qu'il allait participé au tout nouveau Clio Trophy. Il
venait alors de participer aux premiers essais. Nous lui avons proposé
de nous raconter ces courses. Il a chaleureusement accepté. Voici donc
les reportages des 4 premières étapes de la saison 1999
:
- Jean Paul Cottier - Noël Del Bello :
A l'origine, Jean-Paul Cottier - jean-paul.cottier@wanadoo.fr
- est pilote de rallye. Il finit dans les 10 premiers de la Coupe Clio
en 1994 et 1995. En 1996, il passe dans le baquet de copilote et finit
5° de la Coupe Peugeot 106. Il participe régulièrement aux épreuves
de rallyes régionaux et épisodiquement en course de côte, comme celle
du Mont Dore. En 1999, il participe donc au sein du Team Dell Bello,
avec sa propre auto, au Clio Trophy.
Noël Dell Bello est quant à lui, est un autre passionné d'automobile.
Responsable d'un team, il a engagé en 1997, en Coupe GT une Mac-Laren
avec Marc Sourd, Christophe Painso, Marc Hernandez. Pour 1999,
il a engagé Anthony Beltoise, fils ainé sur célèbre pilote auto, Jean-Pierre
Beltoise.
- Jarama (Espagne) - 24-25 avril 1999
Ce
week end avait donc lieu (enfin!!!) notre première confrontation sur
le circuit de Jarama à Madrid.
Les 15 Français inscrits étaient présents, accompagnés de 50 autres
concurrents européens. Dès mercredi matin, nous avons commencé à rouler
afin de comprendre cette magnifique auto de course et de l'adapter au
circuit de Jarama.
Petite partie technique: c'est une propulsion avec une répartition de
poids 40% à l'avant , 60% à l'arrière. Logiquement nous avons penché
pour un réglage de hauteur de caisse minimum à l'avant (limité par le
passage de roue) et légèrement plus haut à l'arrière (environ 20 à 50mm
suivant les pilotes et les écuries...) afin de faire plonger la voiture
et ainsi compenser la différence de poids. La géométrie choisie pour
ma voiture était de 3° de carrossage à l'arrière , neutre à l'avant
avec un tout petit peu de pince afin de pouvoir joindre le point de
corde plus facilement dans les virages serrés de Jarama. Au fur et à
mesure de l'avancement du week-end, nous nous sommes rendu compte que
le train avant de cette voiture est remarquable sans grosse tendance
au sous virage ce qui permit de baisser encore l'arrière au maximum
en mettant 4° de carrossage. J'ai voulu garder un peu de pince à l'avant
pour les qualifs et la course mais ce choix s'avéra néfaste dans les
rapides car la voiture instable ne me permettait pas d'aller au maximum
de la vitesse possible.
La tendance au survirage piègea de nombreux pilotes mais à part les
Italiens qui trustaient les deux premières lignes on retrouvait aux
avant postes Ruffier , Polican , Beltoise.. Somme toute chose normale,
compte tenu de leurs expériences.
Le nombre de pilotes imposa aux organisateurs de faire deux courses,
une le matin, l'autre l'après midi, en prenant le temps des qualifs
pour déterminer les grilles de départ.
Pour cette première course je m'en suis sorti normalement sans incidents.
Ma place de 39° étant même inespérée, compte tenu de la non-performance
de ma voiture dans les rapides plus important sur ce circuit que les
lents.
A Monaco les 15 et 16 mai, ce sera complètement différent, compte tenu
du tracé et de l'absence de grippe et... d'essais libres !!!
Bon weekend de prise en main pour l'ensemble du paddock, (entaché néanmoins
par une accident grave du à une erreur humaine sur le circuit ).
A bientot.
Jean-Paul Cottier.
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Monaco - 15-16 mai 1999
Circuit très particulier, étroit entre deux barrières, pas le droit
à l'erreur car on paie comptant. Virages sérrés, goudron usé, sale,
pas de grippe. Des trottoirs, des milliers de spectateurs, une enceinte
chaude dont on ne peut ni rentrer (en effet tout est bouclé, camoufflé,
controlé....) ni sortir, 700 commisaires de pistes, impressionnant
!
Sur 3,4 km, 10 grues monstrueuses, 10 camions de dépannage, 300 pompiers,
250 secouristes !!! Impressionnant d'organisation, de rigueur, d'autorité,
de rapidité, de propreté... [...]
Pour
le Clio Trophy, pas d"essais libres par manque de temps. On attaque
à 7h00 le vendredi par les qualifications. Pour la majeur partie,
des essais ont été faits sur d'autre circuits en prenant en compte
les spécificités de Monaco. Mais tout ceci n'est que théorique. Passons
à l'épreuve pratique : 3/4 d'heure pour chauffer (compte tenu du circuit,
il faut 4 tours minimum de chauffe soit déjà 10mn), si on veut affiner
ou changer un réglage entre l'arrêt, le redémarrage et le réglage
pas plus de 10mn .1/4 d'heure (8 tours ) pour apprendre le circuit
car bon nombre ne le connaisse pas. Il reste donc 10 mn pour faire
un temps!!!
Pas facile, nous sommes 60 répartis en deux séances, nous étions 75
à être inscrit de Dieppe, 15 devaient être éliminés et encore 6 ne
prendront pas le départ des courses, car le circuit n'accèpte pas
plus de 27 partants. C'est dur . Déjà aux premiers tours, les
Fangio s'élancent et deux s'arrêteront à Sainte Dévolte les premières
barrières ayant fait leur forfait! On l'avait dit, il faut 4 tours
de chauffe minimum. Plus haut au Casino, deux de plus s'empallent,
il referme ce virage, il referme... On descend première épingle, puis
deuxième en première enfin le tunnel, depuis que je l'attends, rapide,
très rapide, lui aussi il referme mais il faut rester à fond, au bout
100m, puis 50m, frein pour la chicane ! Un bout de droit, le virage
du bureau de tabac qui se prend à font de 4, 150 m et la chicane,
virage Massenet et on arrive en 3 à la Rascasse 2 puis 1, 50m, virage
Logues et ligne courbe des stands et on repare Sainte Dévolte...etc..
Ca va chauffer...
Au fait, où est ce qu'on peut doubler ou se faire doubler ? En fait
un peu partout si on laisse la voix libre.
Finalement je finis par me qualifier non sans mal car je manque énormément
d'expérience et de punch . Je participerais à la course du Samedi
: départ à 18h après les F3000. Sur la ligne, c'est impressionant,
toutes les tribunes sont combles: courir à Monaco, qui aurait pu penser
que ce soit possible ! Au feu vert, je reste scotché sur le bitume,
je me retrouve dernier mais bien vite entre les sorties de
route et les retardataires je me positionne à la 18 place et fini
ainsi.
Belle expérience mais maintenant l'apprentissage est terminé et pour
le mans l'objectif est d'atteindre...?... On essaiera.
Jean Paul Cottier.
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Le Mans - 15-16 mai 1999
Salut à tous!
Le Mans est un circuit dont 90% est ouvert à la circulation en dehors
des jours d'essais officiels pour les 24H et des jours de courses.
Pour nous, il est impossible de faire des essais libres et de plus,
les essais qualificatifs ne pouvaient comptés que 6 tours. Or connaître
par coeur 14 km en 6 tours seulement et essayer de faire un temps
, pas facile sauf pour ceux qui en 1998 étaient inscrit au Trophé
Spider.
Néanmoins
la partie ouverte est facilement reconnaissable en voiture de tourisme
mais il ne sert à rien d'y passer 50 fois car la vitesse et par là
les petits détails qui en découlent , réelle de course ne pourra jamais
y être atteinte . Les 10% restant, dont la ligne droite des stands
restent fermés à toute circulation.
Néanmoins ,la gentillesse des commissaires bénévols de l'ACO m'a permis
d'emprunter le circuit 2 à 3 fois, ce qui a quand même été bénéfique.
D'après les anciens, le Mans se gagnait dans la ligne droite des Hunaudières,
le temps perdu dans les virages y était regagné et donc il fallait
privilégier la vitesse de pointe. Aujourd'hui la nouvelle partie (la
face cachée ) a autant d'importance sinon plus d'après certains car
du virage Porsche au pont Dunlop sur 3 km, on trouve plus de virages
que sur les 11 kms restant. De plus il est très facile d'y perdre
du temps car le virage Porsche, le grand droite, les deux gauches
vicieux qui suivent dont le "devers" sont autant de difficultés techniques
mais surtout de coeur .Les secondes perdues y sont nombreuses et se
cachent derrière chacun de ces virages. Il faut donc trouver la aussi
le meilleurs compromis entre la vitesse de pointe (nous avons pris
environ 265 km/h ) et le sousvirage dans ces courbes rapides...
J'ai opté avec Anthony pour une hauteur de caisse minima, voiture
plate ou pratiquement ce qui compte tenu de la répartition des masses
n'est pas très logique, des géométries le plus neutres possibles .
J'ai personnellement rajouté un peu d'ouverture pour stabiliser la
voiture au freinage.
Nous avons la semaine avant fait des essais à Lurcy Levis et nous
avons simplement appris que cette voiture pouvait être une redoutable
tondeuse à gazon mais le fait que sa hauteur de caisse soit minime
créait un bourrage de l'herbe , et au contact du pot d'échappement
, ça prend feu , oui oui ça prend feu........
Plus de peur que de mal mais comme quoi pour une voiture de course
dès que le moteur tourne ça peut couter beaucoup d'argent ..........
Comme
"dab" aux essais qualificatifs quelques Italiens et autres foutraques
ont dès les premiers 100m goutés aux joies du bac à sable.D'autres
moins chanceux y laissèrent un peu de plastics mais ce n'est rien
à coté du pauvre Vannelet qui en aspiration derrière Gruet et Polican
pulvérisa l'auto dans le gauche du dévers. Ces mécanos travaillèrent
dure pour en une nuit et deux jours remonter l'auto complète (caisse
neuve) Malheureusement le moteur avait lui aussi pris un choc et ce
fut l'abandon.La course fut marquée par de nombreux accidents graves
en carrosserie mais aucun blessé corporel si ce n'est Eric Matifas
qui poussé complètement inconsciement pas le fou de Blekmolen fils
aux "s" du pont dunlop éclata un pneu dans la ligne droite des hunaudières
à 250 à l'heure car une tôle frottait sur le pneu sans qu'il s'en
renda compte.
Tout le monde se plaint de ce Blekmolen mais l'argent efface malheureusement
bien des aspérités dans ce milieu , et la sportivité de ce dernier
est à l'image de son QI (sic)...
Le résultat de la course ne fut pas une surprise , Polican gagnait
une fois n'est pas coutume ses lettres de noblesses et pouvait rejoindre
sereinement le bacquet de sa Ferrari pour les 24H . Anthony finissait
12° et moi 32 . ça progresse. A bientot à Spa .
Jean Paul Cottier.
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Spa-Francorchamps - 3-4 juillet 1999
Salut,
Spa, autre monument du sport automobile, circuit fantastique , le
plus beau et impressionant du championnat.
Circuit de Formule 1, vallonné avec une descente anthologique à fond
de 5 (environ 220km/h en appuis.....). Très turbulent , il ne laisse
jamais le pilote tranquille si ce n'est la ligne droite des stands
mais comme cette dernière prépare au raidillon et son point de compression
du bas, la tension est tout le temps soutenue.
Facile à mémoriser malgrés ses 7kms , il est impératif d'y avoir couru
au moins une fois pour aller vite. Nous nous retrouvons donc avec
la même problèmatique qu'au Mans sauf que là nous avons eu droit à
deux séances d'essais libres.
Les troupes au fur et à mesure du championnat s'éclaircissent , budget
oblige , si bien que seulement 52 voitures sont présentent. Anthony
ne réalisait que le 12° temps et moi le 51ième..sans commentaire si
ce n'est que comme des boeufs nous avons gardé les mêmes réglages
qu'au Mans et qu'à priori ce n'était pas la bonne solution .....et
comme des boeufs nous avons préféré rouler que rechercher les bons
réglages. Comme dab les Italiens lors des qualifs pulvérisaient quelques
voitures dont Ranconi (actuellement 2 ou 3 du championnat ....). Les
premiers du classement se frottaient les mains en pensant qu'il n'aurait
pas de résultat ce coup si , mais c'était sans compter sur les ressources
budgétaires de son team qui , c'est bien connu dans les formules de
promotion sportive automobile !!!!! , sortait de derrière les "fagots"
un joli Mulet tout neuf à 350000F !!!!!.
Malgré
cela , est ce le stress de la sortie ou le manque de temps pour retrouver
les bons réglages ou autres... il ne terminait qu'à la 16 ième place
des qualifs... j'oubliais , la sortie violente dont il fut victime
s'est faite au premier tour des qualifs à 500m du départ ! comme d'habitude...
Polican et Greuet jouait magnifiquement les premières places , Matifas
encore une fois se classait dans le peloton de tête . La course consacrait
la supériorité de Jérôme et le jeu des sorties de routes , des têtes
à queue permettait à Anthony de finir 4ième (le podium était pourtant
à sa portée) et moi trente deux . Nous avions juste relevé la caisse
au dernier moment ce qui à priori nous a permis d'avancer plus vite
et je pense sincèrement que nous pouvions faire mieux si nous avions
pris le temps et l'intelligence de régler la voiture.
Au Championnat Polican est premier , Anthony 5ième et moi 29ième.
A bientot , le 18 Juillet à Donington ....
Jean Paul Cottier.
Toute l'équipe de Alpine Sport Promotion remercie chaleureusement
Jean-Paul Cottier de ses sympathiques reportages !
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