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Larrousse, Renault et Alpine |
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Gérard Larrousse, de la Dauphine
à la Formule1 ! |
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Gérard Larrousse a connu les rallyes et les courses sur circuit, de la
Dauphine 1093 à la Formule 1 1500cc Turbo. Son avis technique sur les
modèles qu'il a conduits est intéressant :
- Renault Dauphine
Aujourd'hui, une berline sportive fait au moins 50cv de plus qu'une
berline ordinaire. La 1093 devait faire 10cv de plus qu'une Dauphine
Gordini. Pour le reste, en tout et pour tout il y avait un compte-tours
rapporté dans le vide-poches à gauche. Le moteur avait une tubulure
et un arbre à cames spécial, c'est tout. On était toujours handicapés
en puissance, Renault n'ayant jamais su sortir un moteur puissant à
cette époque-là, alors que les Anglais, eux, savaient la faire. Mais
la 1093 vous apprenait à conduire ; il y avait très peu d'adhérance,
elle se mettait sur le toit très facilement. J'en ai mis quelques-unes
sur le toit, d'ailleurs.
(Auto Passion n° 108)
- Renault 8 Gordini
Par rapport à la 1093, déja un autre monde : elle faisait tout de même
90cv ! La mienne était préparée à nouveau par Bozian, avec un bon moteur
et bonne boîte de vitesses. Le moteur marchait bien. Mais là encore,
en puissance, c'était un peu en deça de la concurrence. Avantage par
rapport à la 1093, elle avait des freins à disques, un moteur à culasse
hémisphérique, deux gros carburateurs Weber. C'est la seule voiture
que j'ai gardée et j'en ai une en parfait était de marche ; quand je
la prends, je ne trouve pas que ce soit le moteur qui fasse le plus
ancien ; c'est plutôt la tenue de route qui est d' 'époque'. Alors là,
c'est impressionnant et totalement obsolète : vous avez un train avant
et un train arrière, les deux sont désolidarisés complètement. En plus,
ça ne freine que sur les freins avant. C'est encore une voiture très
amusantes à conduire aujourd'hui.
- Alpine A110
J'ai utilisé toutes les versions de la Berlinette : 1150, 1300, 1440,
1600, 1800... Alors ses qualités principales, c'est facile à dire :
d'abord, d'être une petite voiture, pas large, on est très serré dedans.
Or, une petite voiture, ça va très vite sur une petite route ! L'Alpine
étatit fantastique pour les rallyes, elle avait une excellente motricité,
tout le poids était pratiquement sur l'arrière, avec le moteur en porte-à-faux,
et donc une tenue de route, je dirais, moyenne, mais dont on pouvait
éventuellement tirer parti du fait de sa grande maniabilité ; ce qui
la rendait efficace en permettant de la placer pour sortir du virage
le plus vite possible. En plus, elle était très bien motorisée, plutôt
même surmotorisée que le contraire.
(Auto Passion n° 108)
- Alpine A210 et Alpine A220
J'ai conduit des protos A210 avec Patrick Depailler et avec Henri Grandsire.
C'était plus une voiture de course, pour les circuits, avec son moteur
central et ça commencait à tenir la route correctement. Pas très performante
non plus, les moteurs restant limités en cylindrée. Il y avait une approche
aérodynamique importante, quoique imparfaite puisque à l'époque on en
connaissait pas tous les éléments. Marcel Hubert travaillait d'arrache-pied
là-dessus, rivalisant avec Charles Deutsch chez CD. Mais ils privilégiaient
beaucoup le Cx en s'occupant peu du Cz. C'est ainsi qu'il y a eu tous
ces accidents chez Alpine (avec l'A220) et aussi chez Matra. Les gens
frisaient toujours la catastrophe avec des voitures à la limite du décollage.
La 3 litres a été très dangereuse et j'ai eu de la chance de m'en tirer.
Au Mans, Mauro Bianchi a eu un accident grave et Henri Grandsire a pulverisé
notre voiture. Pas par leur faute : à chaque fois qu'on prenait la bosse
avant Mulsanne, elle décollait.
(Auto Passion n° 10)
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